Sur les routes de Suède : la réserve naturelle de Kullaberg



Dimanche 05 Mars, 15h00 - Dans le train en direction de Malmö
C'est depuis la fenêtre du train que je verrai la Suède en premier... Depuis l'Oresund, ce pont qui relie le Danemark au sud du pays. Le trajet est court, bien trop à mon goût, mais l'envie de partir à la découverte de la côte empêche toute autre émotion. Les Suédois ont un mot pour ça, resfeber, quand notre coeur bât la chamade, lié à ce mélange curieux d'excitation et de nervosité que l'on ressent lorsqu'un nouveau voyage qui commence. C'est dans cet état que l'on arrive à Malmö... Premier petit choc : le calme général qui se dégage. On est en plein dans la gare et même si elle est loin d'être vide, les gens autour de nous parlent doucement, se semblent pas du tout pressés... On est à des années lumières de cette image de rush qui semble coller à la peau des gares...
Dehors, le temps est gris... On a laissé Copenhague sous la pluie, même si on sent qu'elle nous rejoindra d'ici peu. On récupère notre voiture, on sort le thermos et la carte routière, on cherche une station de radio pour nous accompagner : ça y est notre nouvelle aventure suédoise peut démarrer. Les premiers kilomètres sont sans intérêt, typiques des grandes villes avec leurs zones industrielles et entrepôts immenses... On est loin de la carte postale traditionnelle, mais ça nous permet de prendre nos marques. La nature n'est jamais très loin ici. On suit la côte et on devine au loin la mer... En cherchant bien, on peut même voir les crêtes blanches des vagues, nous assurant de la force du vent au large... Tout est gris, tout parait presque menaçant... Une leçon d'humilité...
Autour de nous des champs à perte de vue... dans quelques mois, ils seront tout jaune... Pour le moment, ils sont plutôt couleur ocre. On finit par quitter les axes majeurs et arriver dans la péninsule de Kullaberg. Cette fois-ci, la mer est vraiment juste à côté. On traverse des petits villages, tous aussi charmants, tous avec les maisons en bois de toutes les couleurs (y compris violet)... On se rapproche de l'image classique de la Suède...

Premier arrêt : Mölle. Le village est au bord de mer, mais c'est sa station d'essence vide qui m'interpellera en premier... Ça et son église, qui a beau être en dehors de la ville, est absolument pleine... En s'y approchant, on peut entendre quelques sons s'échapper, la musique gospel venant combler le silence autour de nous. Le reste du village, lui, est complètement désert... On imagine le contraste avec l'été, où cette petite station balnéaire est vite pleine à craquer... On profite de ce silence, simplement interrompu par le sifflement du vent qui s'engouffre dans les rues.
Un peu plus haut : la réserve naturelle de Kullaberg. C'est la fin de journée, donc je suppose que c'est normal, mais en dehors des faisans, là aussi, c'est désert. La pluie commence à tomber, alors on fait juste quelques repérages pour la carte : on reviendra demain matin. Retour sur Höganäs, récupérer notre petite cabine pour la nuit... et faire notre pause gourmande. Ici, la pause café est une institution, pratiquement obligatoire... Alors loin de nous de vouloir remettre en cause une telle idée... On se force un peu à prendre notre thé avec un kanelbullar, et un plaid tout doux sur les épaules. Ce que c'est dur... On ressort la carte pour préparer notre programme du lendemain... Le coeur bât toujours très fort : clairement, l'excitation est toujours là.

Le réveil se fait tout doucement, au fut et à mesure que le jour se lève... Le vent est toujours là, bien présent. On resterait bien au chaud, dans notre petite cabine si cozy... Mais non, en fait, on est pressé de retourner dans la réserve. On repasse par Mölle, encore plus déserte que la veille si c'est possible... Pareil dans le parc... L'effet est un peu surréaliste... Mystérieuse aussi... On adore. On s'avance tout doucement vers le phare, sur la pointe extrême et tout de suite, les rafales de vent nous accueillent avec un peu trop d'enthousiasme. On descend un petit peu vers les falaises : la nature et cette impression de rudesse sont vraiment incroyable. Les vagues viennent se fracasser contre les rochers en bas, le terrain est complètement accidenté, le vent glacial et quelques flocons de neige se mettent à virevolter, au gré du vent... Et pourtant, tout ce qu'on le retient, c'est ce calme autour de nous. Un peu paradoxal mais si naturel quand on est sur place. On longe la falaise pour rejoindre la grotte de Lahibia... On peut y accéder en descendant par une corde, mais on optera pour la solution "crapahuter le long des rochers" : moins élégant, moins glamour mais tellement plus sûr (et nos mains sans gants apprécient beaucoup plus cette option). Les éléments sont clairement contre nous (enfin ça pourrait être pire, il pourrait pleuvoir), mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir un grand sourire au visage... On continue en contre-bas pour finalement rejoindre l'autre côte, vers Josefinelust. Changement de terrain : on doit traverser d'abord une petite forêt, une petite toundra... et nous revoilà sur la côte. On redescend, assez facilement cette fois. La plage de galets rend la marche un peu difficile, j'ai l'impression de m'enfoncer à chaque fois (et que je vais me ramasser aussi). Les couleurs varient entre le rose et le gris, la palette assez jolie. On crapahute, on grimpe... On se pose en haut de notre falaise, pas très longtemps à cause du vent, mais assez pour reprendre son souffle et profiter. Le coin doit être magnifique avec un rayon de soleil, mais l'ambiance actuelle est telle que l'on ne regrette pas les nuages. Tout est rugueux, rude... mais si beau.




















































14 commentaires:

  1. Réponses
    1. Merci Cyrielle! C'est l'avantage de la photo : tu n'as pas le vent :P

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  2. Il y a une sérénité, un calme qui se dégage des photos, c'est super apaisant :)

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    1. Merci Julien. C'est assez rigolo quand tu sais à quel point le décor est assez chaotique sur place et pourtant... :)

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  3. Les maisons en tolle me font beaucoup penser à Reykjavik. On dirait qu'elles vont s'effondrer au premier coup de vent! XD

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    1. Haha tout à fait! Quand on se baladait dans le village, j'ai pensé aussi immédiatement à Reykjavik avec toutes ces couleurs... et la tolle! Et pourtant, elles sont toujours là!

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  4. J'aime beaucoup l'ambiance que tu as su transmettre dans tes photos ! :)

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  5. "On récupère notre voiture, on sort le thermos et la carte routière, on cherche une station de radio pour nous accompagner : ça y est notre nouvelle aventure suédoise peut démarrer."

    C'est marrant, j'ai bien l'impression qu'on a les mêmes réflexes de début de voyage, la voiture, le thermos, la radio et la carte routière dépliée. C'est toujours aussi beau par ici, et toujours autant agréable à lire. <3

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    1. En même temps, c'est le plus important aussi, pour se mettre en bonne condition et tout :D
      Et merci beaucoup les amis <3

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  6. Réponses
    1. C'était comme ça sur toute la côte, c'était superbe :)

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  7. ça y est je me met à jour ! Tu sais, je crois que tes photos pourront être les plus belles, du moment où tu me montre un kanelbullar tu me perds... :p

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