From Amsterdam, with love...



Aujourd'hui, comme beaucoup, je suis Charlie... Au lendemain de ce bouleversant drame, j'ai voulu prendre la plume, une fois n'est pas coutume pour parler d'autres choses que de voyages... Encore que, c'est peut-être pas si éloigné du sujet... J'ai passé des heures à écrire, effacer, réécrire et supprimer à nouveau... Parce que parfois les mots nous font défauts, parce que je n'ai jamais été très douée à retranscrire mes impressions, parce que surtout j'ai peur d'être maladroite... Et au final parce que la frustration prend le dessus...
Souvent, on me demande "Mais tu ne regrettes pas la France?"... et ma réponse reste toujours négative. Je ne dis pas que tout est rose dans la vie d'expatrié, loin de là... Oui, il y a des moments de nostalgie, même si c'est régulièrement pour des choses aussi futiles comme les éponges (bordel, c'est quoi ce pays où on ne peut pas trouver une éponge digne de ce nom?), une baguette de pain (qui ressemble et a le vrai goût d'une baguette de pain) ou du saucisson au roquefort... Mais pour autant, non, dans l'ensemble, ça ne me manque pas... Je suis heureuse là où je vis et c'est très rare que mon pays me manque... Probablement parce qu'il n'est pas si loin... Du moins, c'était le cas jusque ces derniers jours... Parce que pour probablement la première fois depuis que je suis arrivée ici, je regrette de ne pas être dans mon pays. Regret et frustration. Frustration d'être si loin (et pourtant si proche), frustration de ne pas savoir comment apporter son soutien à cause de cette fichue distance, frustration de se sentir impuissante devant un tel drame.

Alors oui, aujourd'hui, je pense très fort à vous... et je voulais partager avec vous un petit moment. Aujourd'hui, Il pleut, ça reflète bien mon humeur... Je suis dans ma papeterie habituelle, celle qui sent toujours bon le papier et qui a un escalier si raide que je manque à chaque fois de m'y casser la tronche... Je me dirige vers le rayon qui m'intéresse, trouve les stylos dont j'ai besoin et hop, je passe à la caisse. Je connais un peu le propriétaire, à force d'y aller... et surtout il sait que je suis française... Je m'apprête à payer et il refuse... en soutien, pour que la liberté d'expression, même à la plus basse échelle continue... Sous le coup, je ne sais pas comment réagir... Parce que dans les faits, oui je tiens un blog, mais au final, ma voix n'a que peu de valeur. Je ne parle pas de politique et même si oui, j'ai fait un mémoire sur les droits de l'homme, je ne suis pas quelqu'un de publié. Pour lui, ça n'a pas d'importance... Il a vu ces images de manifestants dans les rues, armés de stylos et autres crayons et m'en offrir quelques uns, c'est sa façon de montrer son soutien... C'est un geste tout bête mais qui rappelle que malgré nos différences, on est tous unis...

A l'heure où j'écris ces mots, près de 18 000 personnes sont rassemblées sur la place centrale d'Amsterdam et dans les rues adjacentes, la place ne pouvant pas accueillir tout le monde... 
From Amsterdam, with love....

1 commentaires:

  1. C'est très joli ce que tu as écris Mili. Et c'est mignon tout plein l'histoire que tu as vécu, c'est un véritable joli geste du libraire, simple mais touchant au plus haut point <3

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