D'Erasmus à l'expatriation : l'épisode Norvégien

Erasmus ou la première expatriation

Aujourd'hui, on va parler sérieusement (parce que des fois, il faut) avec le cas des études à l'étranger... et donc d'Erasmus. Suite à plusieurs demandes d'interviews, je me suis aperçue que je n'avais jamais vraiment évoqué mon parcours sur mon propre blog... Alors loin de moi l'idée de penser que j'ai un parcours universitaire exceptionnel. Mais étant partie en Eramus (comme beaucoup) et ensuite partie étudier à l'étranger sans passer par la case d'un échange (comme beaucoup moins), puis expatriée, qui sait, ça pourrait peut-être donner des envies!

Avant de parler de mon expérience, petite minute wikipédienne : Eramus est un programme d'échange universitaire européen, créé en 1987 par la Communauté Européenne (la future Union Européenne donc) et depuis, ouvert aux 27 pays membres + quelques autres comme la Norvège, l'Islande ou la Turquie par exemple. Le principe est de pouvoir partir étudier un semestre ou une année dans une autre université européenne pendant son cursus (soit en fin de licence, soit en master), tout en ayant un diplôme français (l'université d'accueil ne délivrera pas de diplôme).


La première fois que j'ai entendu parler de ce programme, c'était au lycée. A l'époque, mon expérience à l'étranger était quelque peu limitée mais suffisante pour me donner envie de partir. Il y avait eu ce voyage scolaire en 4e en Angleterre où pendant une semaine, on était logé dans une famille et on mélangeait cours et visite... Et surtout il y a eu l'échange avec un lycée allemand en 2de, où pendant une semaine on était parti près de Cologne, dans un lycée et où on assistait aux cours (vu notre niveau LV2, on peut dire qu'on a surtout fait office de plante vert et autre objet de décoration). Je me souviens avoir adoré ce côté découverte d'un pays, d'une langue et d'une culture + cours dans une autre langue (même si, j'insiste, en dehors du cours de français et du cours d'anglais, on était largué). Et ce fut dans le train du retour que mon professeur d'allemand me parla d'Erasmus.
Mais il faudra attendrema 2e année universitaire pour que tout cela devienne concret... On passera entre temps les recherches pour partir faire une école de commerce au Québec (projet vite abandonné, après avoir développé une allergie aigüe à tout ce qui pouvait toucher l'économie). 


. Etape 01 - Le choix de la destination (et de la langue)

A l’époque, je voulais partir aux Pays-Bas, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs vu que je n’y avais jamais été. Mais voilà, on n’avait pas cette destination. J’ai donc longuement étudié la liste, vérifé dans quelles langues les cours seraient dispensés, les matières proposées et (surtout) visionné des tas de photos pour voir ce qui me plaisait le plus. Je cherchais une destination où je pouvais étudier en anglais, mais sans que ce soit forcément la langue natale, qui serait complètement dépaysante et d’où je pourrais voyager éventuellement. Au final, c’est Bergen avec ses fjords qui a remporté tous les suffrages. J’avais pris en 2e choix la Grèce: pays radicalement différent…



. Etape 02 - Les aventures administratives
Théoriquement, partir en Erasmus, ça veut dire que tout est organisé par votre faculté... en pratique, c'est le début d'un cauchemar administratif. Petits conseils pour tout futur Erasmus:
  • On s'arme d'une grosse dose de patience - éventuellement pratiquer intensément le yoga ou fumer un pétard avant pour rester calme (attention, je n'incite pas à la débauche.. l'administration si!). Perso, j'avais failli opter pour l'option "Brutus le lion" (ma fac avait l'humour d'avoir un cirque sur le campus...)
  •  On harcèle son interlocuteur - n'essayez même pas les emails ou le téléphone, j'attends encore une réponse du mien. Non, déplacez-vous, couchez sur place s'il le faut, mais ne quittez jamais la porte du bureau. Accessoirement, ramenez Paris Match ou Closer, vous aurez plus de chance d'être repéré.
  • On a des nerfs et un coeur solide - ou autre variante : on souscrit à une assurance-vie. Très utile quand vous apprenez que le seul qui peut signer vos documents est parti en vacances et ne reviendra qu'après la date-limite.. Utile aussi quand vous voyez la file d'attente ou qu'on vous annonce que vous n'avez pas amené les deux RIB, alors que ce n'était précisé nul part et que par conséquent, faudra revenir parce que bon les secrétaires c'est pas des assistantes-sociales donc ils vont pas non plus nous dire ce qu'on doit ramener comme documents, hein.. Ou encore utile quand on vous dira que pour vous inscrire, faudra passer en Septembre (quand vous serez donc à 1200km plus au Nord). Bref, toujours utile!
Je pourrais vous écrire tout un roman, mais on va éviter...


. Etape 03 - L'organisation
Si j'ai été littéralement maudite avec l'administration française, en revanche, j'ai créé un fan-club de l'administration norvégienne. Toute la communication par email fut rapide (je me souviens des emails de détresse envoyés à 23h et des réponses de Marta, charmante responsable, qui m'attendait le lendemain à 7h du matin). Le cas du logement fut réglé rapidement : il suffisait de cocher une case dans le dossier et de répondre à un formulaire une semaine plus tard pour dire quel type de logement on voulait. On avait le choix entre l'appartement pour 2 (chambre privée, cuisine + SDB commune) ou "l'auberge espagnole" (chambre privée, SDB privée dans la chambre + cuisine sur le palier à partager avec 7 autres personnes). Comme je partais avec une amie, on avait choisi l'appartement.
Ensuite, il fallait choisir les cours qu'on souhaitait suivre... Si en France, on avait 6 matières par semestre, en Norvège, je n'en ai eu que 2 (Droits de l'Homme et Lutte contre le terrorisme dans le droit pénal international et européen). Du coup, j'avais pris en option des cours de norvégien.


. Etape 04 - Le séjour
Parce qu'après avoir autant souffert, le temps de la récompense est venu! La Norvège a été un formidable terrain d'expérience. Je vivais à Bergen, 2° ville de Norvège, à peu près à la même lattitude qu'Oslo, mais sur la côte Atlantique... et surnommée "la Porte des Fjords" (et je confirme, c'est pas un attrape-touriste).


Elle se trouve au pied de 7 montagnes : c'est donc en même temps un port et une ville tout en pente!! C'est du fait de cette géographie spéciale que la ville est très ensoleillée.. euh pardon, pluvieuse (pire que notre Bretagne à nous) : c'est simple, il y a un proverbe d'Oslo qui dit "Si à Oslo, tu nais avec des skis au pied, à Bergen, on nait avec un parapluie à la main".. Sans oublier la blague suivante : Un touriste demande à un enfant "Dis, il pleut souvent?", ce à quoi l'enfant répond "Je sais pas, je n'ai que huit ans"! (Là encore, elle vient d'Oslo.. et si j'ai bien compris, la relation Oslo-Bergen, c'est un peu notre Paris-Marseille!). 
Malgré ce petit problème climatique, c'est une ville étudiante et chaleureuse... et surtout, c'est une ville magnifique. Bien plus qu'Oslo pour le coup.
Autre gros avantage de Bergen: sa proximité avec les fjords et les îles du sud, le trajet en train Bergen-Oslo (considéré comme l'un des plus beaux du monde), les milliers de randonnées possibles... c'est techniquement impossible de s'ennuyer (sauf si on n'aime pas marcher).


Mais Erasmus, c'est aussi la vie étudiante internationale... Et là aussi, je pourrais écrire un livre. Comme je vivais dans la résidence universitaire, on s'est tous retrouvé entre internationaux... et très vite, on se fait plein d'amis. Et très vite, on se retrouve parmi d'Allemands (plus de 60% des effectifs), mais aussi d'Espagnols, d'Américains, de Japonais... On apprend et on découvre, on papote de tout et de rien, on s'aperçoit que malgré la distance, on connait les mêmes dessins animés, on déguste les spécialités culinaires, on partage ses envies et ses repas, on part vadrouiller à droite et à gauche... 
Je retiens surtout toute cette énergie bouillonante qui finit par nous transformer et nous apprendre qui on est vraiment. 

Et enfin Erasmus, c'est aussi les études... Et pour ça, la Norvège a été idéale. Les cours étaient supers, et comme je l'espérais, très différents de ceux que j'avais en France. Pas de cours en amphi comme on peut en avoir. Beaucoup de lectures, des cours à préparer à l'avance, un prof qui fait tout son cours sous forme de présentation Powerpoint, des essais et des présentations à faire... tout cela sous forme d'échange. Et je dois dire que c'était franchement efficace (du moins pour le droit): j'ai bien plus appris (et retenu) pendant ces 6 mois que pendant mes 2 premières années. 
Quant aux cours de norvégien, ils se sont révélés très utiles... pas tant pour le côté linguistique (tout le monde parle anglais) que pour le côté culturel. Ma prof était absolument géniale, avec un humour mi-norvégien, mi-anglais, passionnée par son métier et qui passait son temps à nous donner des conseils de visite et de choses à voir / faire / déguster. 


Alors avec le recul, on s'aperçoit que la vie en Erasmus, c'est aussi la vie dans une bulle... On suit un peu un parcours guidé. Pour autant, c'est vraiment une expérience à vivre et à aucun moment je n'ai regretté mon choix. C'est aussi une bonne expérience pour se lancer dans le chemin de l'expatriation... 
Pour en savoir plus sur mon expérience, vous pouvez me retrouver chez Lucie en interview (et je vous conseille de lire aussi son expérience à elle, en Roumanie).

16 commentaires:

  1. Ah Erasmus! Une belle expérience qui fait vite oublier les galères administratives en France... Mon année à Cork en Irlande reste sans doute une de mes plus belles années... Partez tous en Erasmus! :)
    Tes photos donnent envie d'aller voir la Norvège de plus près!

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    1. Ca devait être chouette aussi l'Irlande... pour nous, c'était réservé aux Masters 2.
      Mais tout à fait, partez tous en Erasmus :)

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  2. J'ai passé 4 jours en Oslo il y a quelques années, et comme c'était en lien avec le lycée, on est dans leurs cours et c'était génial :) j'aime aussi leur mentalité assez cool et les paysages sont sublimes :) bisous!

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    1. Je ne connais pas trop Oslo, j'y suis allée que pour 2 jours en plein hiver... mais l'expérience a dû être super chouette! J'aime bien ce principe d'échange au lycée.
      Bisous :)

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  3. aaah la Norvège...moi j'y ai été en année scolaire à 17 ans, dans une famille d'accueil. C'était génial :) j'y ai par la suite travaillé quelques mois...je ne sais pas si je supporterais la mentalité des norvégiens à plein temps, mais c'est un pays magique, une belle expérience! Merci pour les souvenirs!

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    1. Whaouh, ça devait être super! Tu étais où en Norvège? Pour la mentalité locale, je pense qu'en tant que Parisienne, j'étais immunisée :) Mais j'ai de supers souvenirs avec des Norvégiens, surtout dans les Lofoten.
      Je vais aller découvrir tes photos sur ton blog!

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    2. Ton expérience fait envie... je suis cette année à Dublin mais sans Erasmus, avec le dossier et les candidatures et tout et tout... et donc avec les frais d'inscription et la Sécu qui font chier en plus -_- Bref, c'est une autre aventure mais je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis : je suis dans une coloc' "internationale" et c'est génial ! X)

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    3. Je suis partie à Amsterdam sans échange... et j'ai moi aussi, bien pleuré avec les frais d'inscription et la Sécu (même si au vu du nombre d’étudiants anglophones ici, je pense que c'est toujours moins cher). C'est une autre aventure, mais je crois que c'est celle-ci où on se sent le plus étudiant international et où on apprend le plus (cette fois, y'a plus personne pour te tenir la main...).
      Bon courage pour cette année en tout cas :)

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  4. En tout cas tu as le don de donner aux lecteurs l'envie d'aller faire un petit tour en Norvège ! ;-)
    Ton expérience, même si elle n'a pas été de tout repos, a dû être enrichissante et t'apporter un vrai plus dans la vie !

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    1. Merci, c'est très gentil... j'avais peur de me perdre dans les détails et de ne pas assez parler de la Norvège... ton message me rassure :)

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  5. Tu me donnes encore plus envie de m'expatrier :)
    Ton article est très bien fait, réaliste, et intéressant, merci !

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    1. Je vais reparler de l'expatriation bientôt :) Si tu as des questions en tout cas, n'hésite pas!
      Merci à toi :)

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  6. ça donne vraiment envie de faire escale à Bergen...Un rêve !

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    1. Je rêve d'y retourner! Mais si tu en as l'occasion, n'hésite pas (évite quand même de Janvier à Mars, c'est pluvieux et on profite un peu moins). Attention au porte-monnaie par contre : la vie en Norvège y est bien plus chère!

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  7. Ah mon année ERASMUS, la plus dure, la plus belle, la plus alcolissée de ma vie et des amis à la vie à la mort. Si c'était à refaire je referai tout pareil !

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  8. Merci beaucoup pour cet article, qui, même en 2017, me donne envie de partir là-bas! Seulement le coût de la vie m'inquiète : c'est malgré tout surmontable?

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